L’ONG Environnement Cadre de Vie veut plus de rigueur dans la politique de reboisement compensatoire
Environnement Cadre de Vie (ECV) est une organisation à but non lucratif basée en Côte d'Ivoire qui existe officiellement depuis l’an 2010. Cette ONG membre de la CSCI s'est donnée pour mission de faire respecter les droits des communautés ivoiriennes. Afin que celles-ci puissent bénéficier des forêts dans leurs différentes localités.
- Selon le Président de l'organisation Digbeu Gbalé, la Côte d'Ivoire qui avait plus de 16 000 000 d'hectares de forêts dans les années 60 se retrouve aujourd'hui avec presque 90% de ses réserves consommées. D'où le sens de sa lutte.
- " En moins de 50 ans de notre indépendance, nous avons presque consommé 90% de notre réserve. On parle de planification et de développement durable qui ne sont que l'utilisation rationnelle de nos ressources en tenant compte de la génération présente et future. A cette allure, que serait véritablement le sort de la génération présente ? Voilà pourquoi nous prenons à cœur l'intérêt des communautés, de sorte à ce qu'elles puissent bénéficier des forêts dans leurs localités. Cela leur revient de droit, sinon c'est une violation des droits de l'homme", argumente-il.
- Pour parvenir à leur but (le respect des droits des communautés), les membres de ECV ont mis en place de points focaux auprès des forêts classées. Ils jouent le rôle d'alerte lorsqu'ils constatent que des personnes se dirigent dans des endroits non souhaités. " A partir de là, nous tenons informés les responsables de la gestion administrative, la SODEFOR, l’ OIPR...", explique le Président.
- Cette technique a permis quelques avancées dans les textes du pays notamment au niveau du nouveau code forestier qui priorise désormais l'avis du paysan.
- « L'arbre appartient au propriétaire qui est le villageois, le riverain ou le paysan. Avant, c'est l'Etat qui donnait l'autorisation aux exploitants forestiers. Il faut maintenant demander la permission au paysan. S'il est d'accord, vous signez une convention.
- Les acquis juridiques obtenus à travers le code forestier ne tenaient pas compte des communautés. Les lois étaient votées sans eux, pourtant nul n'est censé ignorer la loi comme on le dit. Aujourd'hui, tout se fait avec les communautés, même pour les campagnes de sensibilisation ainsi que pour tout acte à poser en terme de développement, sur l'impact social et environnemental », a-t-il détaillé.
- Toujours selon le Président, plusieurs défis restent à relever en ce qui concerne la question du droit des communautés et l'environnement. Mais le plus imminent est la politique de reboisement. « Le gouvernement n'a pas une politique de reboisement à travers les financements qui sont déjà disponibles. Il faudrait qu'on puisse asseoir une véritable politique visant à aider la génération future, sans toutefois être à la traîne des bailleurs de fonds. L'autre défi, c'est de faire en sorte que cette politique soit lisible et acceptable et qu'elle puisse générer de l'emploi », a-t-il dit.
- Pour faire bouger les choses, Digbeu Gbalé souhaite que les autorités étatiques soient de plus en plus rigoureuses, mais aussi que les structures d'exécution terrain (SODEFOR, OIPR) puissent tenir compte des droits des communautés.
- « Les obligations des exploitants forestiers, qui demandent qu'après l'exploitation d'un périmètre dans un temps circonscrit d'un an, ces derniers fassent le reboisement compensatoire n'est pas mis en pratique. Les opérateurs économiques disent qu'en lieu et place de ce reboisement, ils remettent de l’argent à l'autorité étatique. Est-il utilisé à bon escient ? Que cela serve à pousser la politique de reboisement car chaque année on perd cette couverture forestière. Le gouvernement doit être rigoureux sur cette politique et impliquer les communautés à la parfaire. », a-t- proposé.
- Sercom CSCI/Benkadi
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