Erosion côtière et aires protégées, aperçu de recommandations issues de 6 études du projet Benkadi

La Convention de la Société Civile Ivoirienne a finalisé 6 études de base dans le cadre de son projet de plaidoyer pour l’amélioration des politiques publiques en matière d’érosion côtière et de dégradation des aires protégées, le projet Benkadi. Aperçu de certains résultats obtenus ainsi que des changements proposés en tenant compte des pouvoirs en place.

L’étude concernant le niveau de contribution de la société civile ivoirienne au débat sur les politiques d’adaptation et d’atténuation aux effets de l’érosion côtière et de la préservation des aires protégées fait le constat suivant : « une faible représentativité des OSCs sur les deux thématiques abordées et par ricochet une faible capacité des OSCs à influencer les décisions en matière de lutte contre l’érosion côtière et la préservation des aires protégées ». Cependant, les experts estiment qu’en synergie, les OSC parviennent à influencer certaines décisions.

Quant à l’étude 2 à propos de l’état des lieux du cadre institutionnel et règlementaire, elle fait état de ce qu’il existe de nombreux textes de lois et règlementaires, signe d’une volonté politique existante.
Toutefois, les experts estiment que des efforts sont à poursuivre pour une réelle appropriation de ce cadre institutionnel et règlementaire. Il s’agit notamment de vulgariser la loi de gestion du littoral auprès des populations, des administrations déconcentrées et des collectivités territoriales. L’étude veut aussi la mise en place de l’agence nationale de gestion du littoral. Elle recommande de finaliser le cadre réglementaire de lutte contre l’érosion côtière ; de renforcer les capacités des OSC sur le cadre juridique et institutionnel de gestion de l’érosion et de préservation des aires protégées et de vulgariser la réglementation portant sur les aires protégées auprès des parties prenantes. L’étude veut aussi le renforcement de capacités du personnel judiciaire sur la réglementation des aires protégées.

L’étude de base relative à la capacité d'atténuation et d'adaptation des populations riveraines a fait ressortir que le rythme de déplacement du trait de côte se fait de façon différentielle tout au long de la côte ivoirienne. Les résultats ont révélé que 8, 20 % des populations riveraines des aires protégées et des zones à érosion côtière pratiquent l’agriculture durable et 33, 20 % la pêche durable.
Par ailleurs, face aux changements climatiques, les stratégies de résilience adoptées par les populations riveraines sont variables. Au niveau de l’érosion côtière, les actions des populations riveraines résident essentiellement au planting d’arbres. Par contre, face à la dégradation des aires protégées, les riverains pratiquent l’agriculture vivrière et l’apiculture comme activité génératrice de revenus en vue de préserver les aires protégées. La restauration naturelle est la pratique actuellement en vigueur concernant l’amélioration du couvert forestier dans les aires protégées.
Il faut ajouter entre autres études, celle relative au genre et inclusion. Elle a démontré que « les femmes et les jeunes ne sont pas impliqués au premier plan. Cette situation est la même au niveau des personnes handicapées qui constituent la couche la plus vulnérable ». Concernant, la gestion de l’érosion côtière, l’étude a démontré que « le genre et l’inclusion sociale se caractérisent par l’existence d’un mécanisme endogène enregistrant la participation des femmes et des jeunes à des degrés divers en fonction des zones étudiées. Toutefois, la portée de leurs actions lorsqu’elles existent reste faible en raison d’un déficit d’accompagnement en matière de renforcement des capacités » Pour rappel, le projet Benkadi de la CSCI concerne 5 régions du Sud pour et 7 principales aires protégées dans 10 régions du pays.
La CSCI envisage par la suite finaliser un document de plaidoyer sur la base des résultats de ces études afin d’atteindre son objectif stratégique : « les communautés affectées par les effets du changement climatique dans les zones côtières, forestières, du Nord, Centre, Sud de la Côte d’Ivoire, en particulier les femmes, les jeunes et les personnes vivant avec un handicap sont résilientes et apprennent à vivre en paix ».

Sercom CSCI-Projet Benkadi

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